Presse

La toxicomanie à Cimpunda dans la ville de Bukavu, de nombreux jeunes se retrouvent, sous l’œil de certains éléments de la police et qui jouent le jeu.

 

La toxicodépendance est parmi les problèmes sociaux contemporains majeurs qui frappent la jeunesse. Environ 72 % des toxicomanes hospitalisés en 2017 à Bukavu sont des jeunes, dont l’âge varie entre 14 et 25ans ; lit-on dans le rapport du centre Psychiatrique SOSAME.

Cimpunda est un des quartiers de la commune de Kadutu où les jeunes sont déjà tombés dans la toxicodépendance. Il s’observe plusieurs maisons de production, de commercialisation et de consommation des boissons fortement alcoolisées. Notre enquête démontre qu’environ la moitié des jeunes du quartier Cimpunda, soit 1 sur 3 jeunes se retrouvent dans la toxicodépendance.

Les jeunes s’y retrouvent le long de la journée, à la suite des activités de débrouillardise pour consommer ces boissons.  « AVION» est une référence par excellence et une illustration matérielle de la dégradation des mœurs et de la destruction des valeurs sociales des jeunes, dont l’échelle de consommation et du développement de la toxicodépendance suit une progression rapide et sans nom.

L’ambiance à l’endroit dit « AVION » peint les couleurs d’une  nouvelle civilisation en gestation. Il ne s’y observe que luxure, alcool et trafic des drogues, des plusieurs variantes des stupéfiants et des biens souvent mal acquis en échange des boissons fortement alcoolisées. AVION est un endroit qui inspire terreur à quiconque, quel que soit le rang social. Il est un cadre de rencontre des jeunes en situation de déviance et de fois faisant preuve d’une agressivité féroce et qui trouble la quiétude du quartier Cimpunda.

Plusieurs tentatives en vain des autorités locales pour la répression de la vente des boissons fortement alcoolisées et la fermeture de cet endroit se sont montrées sans effet. Interrogés à ce sujet, les voisins de AVION nous ont fait savoir que « la légalisation de cette maison et la plus part installées dans ce quartier rend toute tentative de leurs fermetures inefficaces. Car poursuivent-ils, il suffit de prendre une mesure pour être interpeller par la haute hiérarchie ». Ainsi, aucune mesure n’est prise dans la mission de l’Etat de la protection des citoyens et de leurs biens.

A la défaillance de l’Etat, il se constate également l’absence des organisations et des structures d’encadrement de la jeunesse. Il en va donc sans dire que les jeunes victimes de la toxicodépendance à Cimpunda sont abandonnées à leur triste sort, sans personne pour les soutenir.

Les causes de la toxicodépendance dans le quartier Cimpunda

A cette question, il est ressorti de l’enquête cinq raisons avancées par les personnes enquêtées. A l’unanimité, ils affirment que le manque d’occupation des jeunes ; le manque d’encadrement de la jeunesse et l’influence des mauvaises compagnies constituent les causes de la toxicodépendance de ces derniers.

Les résultats de notre enquête, nous avons constaté que toutes les parties que nous avons interrogées soulignent que le manque d’occupation des jeunes est une raison majeure de la toxicodépendance. Les conditions de vie de la population de Cimpunda favorisent la situation de la pauvreté, d’abandon scolaire et le désœuvrement des jeunes. La politique de commercialisation des boissons alcooliques et son coût sur le marché, conditionne les jeunes sans occupation à la consommation des boissons fortement alcoolisées avec la toxicodépendance comme conséquence. Le prix de la boisson des brasseries locales est trois fois élever au prix normal des boissons fortement alcoolisées et pourtant la consommation excessive de ces dernières favorise très rapidement la dépendance et un impact négatif sur la santé.

Le paiement du prime parent aux enseignants est le fléau qui a participé au manque d’encadrement des jeunes dans le quartier Cimpunda. Le manque d’éducation est donc l’élément capital à la base de la toxicodépendance. La carence d’une politique nationale d’encadrement de la jeunesse et même au niveau local, à l’instar du quartier Cimpunda. Cependant, il est aussi certain qu’au-delà des raisons avancées que l’irresponsabilité des familles est aussi une forme d’absence d’encadrement de la jeunesse. Et pourtant dans le quartier Cimpunda, il s’observe un relâchement notoire des parents dans leurs responsabilités vis-à-vis de leurs enfants.

Il existe un lien entre la toxicodépendance et l’influence des mauvaises compagnies. L’environnement de la consommation dans lequel les boissons fortement alcoolisées sont consommées ne permet pas une indifférence de la victime tentée à ce sujet. Les boissons fortement alcoolisées pilules dans le quartier Cimpunda. Il se retrouve partout des maisons de vente de l’alcool, et la consommation par des jeunes est devenu une civilisation dont aucun jeune ne peut se priver sans faire face à une grande épreuve de l’intégrité et de la personnalité.

Les conséquences de la toxicodépendance

Analysant les conséquences de cette pratique, il ressort également trois conséquences auxquelles font face les jeunes. Il s’agit de la marginalisation sociale ; des problèmes de santé et les poursuites de la polices.

Pour ce qui concerne la marginalisation sociale, il se définit comme étant une action d’écarter des us et coutumes, les normes, notamment d’un groupe, d’une société ou d’une communauté une personne ou un groupe des personnes à cause d’un comportement jugé anormale par l’ensemble du groupe, de la société ou de la communauté. Dans le quartier Cimpunda, les jeunes en situation de la toxicodépendance souffrent de la marginalisation sociale. Ils nous avaient été témoignés que ces derniers ont perdu la confiance de toute la société et même de leurs familles. Ainsi il est difficile pour eux de trouver même un emploi stable dans une structure de la place. Leur comportement sape leur personnalité ainsi que la réputation. Leurs familles les acceptent malgré elles. Mais ils les estiment dangereux à la sécurité dans leur environnement de vie.

Des problèmes de santé constituent un cocktail d’ajout à leur situation déjà critique. Ils paraissent d’une mine maigrichonne en apparence extérieure ; ils vieillissent à leur jeune âge. Ils présentent une faiblesse physique et une inaptitude moribonde. De surcroit, ils se plaignent des maladies des foies, d’estomac, les maladies respiratoires et de poumons à l’instar de cirrhose de foie pour ne citer que cela. Ils n’ont cependant pas de centre médical qui les suivent ou qui le prend en charge.

Quant aux poursuites par la police, ils ne semblent pas s’en préoccuper car selon les témoignages, ils collaborent avec les policiers du quartier et prennent même des boissons fortement alcoolisée avec ces derniers. La corruption étant toujours au rendez-vous dans une telle atmosphère, il en va sans peine que les policiers, qui ont pour mission d’assurer à la population la sécurité des personne et de leurs biens ne le font pas comme d’aucun n’en attendent d’eux. Le constant sur terrain prouvent que ces derniers sont plus proches des contrevenants que de la population. Chose qui inquiète-t-on ne plus estimé les habitants de Cimpunda.

La toxicodépendance à Cimpunda reste donc une menace qui doit intéresser la sensibilité de tous et de chacun. Il en va de la protection des générations futures de la RDC en générale et de la province du Sud-Kivu en particulier. Car dit-on : « Fléau voulu par l’homme, l’alcoolisme ne peut être vaincu que par la seule volonté de l’homme ».

Les autorités provinciales et même nationales sont invitées à prendre leurs responsabilités en main, afin de sauver cette jeunesse en péril.

Thierry M. RUKATA

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page