RDC : L’Union Européenne revoie les sanctions, A quand le tour des USA ?

A l’instar de l’Union Européenne qui a révisé ses sanctions contre les proches de l’ex-chef de l’Etat congolais et qui a levé les sanctions de Lambert Mende et Robert Kibelisa ; les USA devraient également réfléchir sur les mesures d’allègement de certaines sanctions ciblées en lien avec le processus électoral en RDC.
L’alternance intervenue à la tête du pays, la RDC, à l’issue de ces dernières élections de Décembre 2018 avait été saluée par la Communauté internationale, notamment pour avoir conduit à la décrispation de la situation politique allant jusqu’à la libération des prisonniers politiques et d’opinion, voire-même à la fermeture de nombreux cachots ou lieux de détentions de fortune.
Toutefois, il y a lieu de reconnaître que cette alternance tant attendue ne devrait pas seulement se limiter à des discours et déclarations de bonnes intentions, mais qu’elle devrait se traduire en même surtout par le pragmatisme à l’échelle diplomatique. Ce qui, faut-il le reconnaître, n’est pas encore fait comme souhaité.
Oui, la bonne volonté politique exprimée actuellement est une aubaine pour le peuple congolais. Mais elle est encore loin de rencontrer les attentes du peuple, d’où l’importance et l’urgence de se mettre autour d’une table pour tirer des leçons apprises lors des dernières élections, en ramenant les congolais vers une cohabitation pacifique, seul gage de conduire le développement escompté.
C’est à la suite de la force que devra inspirer cette union sacrée des congolais que des valeurs, telle que la lutte contre la corruption telle qu’amorcée par le Chef de l’État et souhaitée par la Communauté internationale et les partenaires au développement, seront une réalité effectivement vécue sous un ciel éclairé de la RDC.
Il est vrai certes, que certains congolais s’étaient sentis frustrés lors de la proclamation des résultats provisoires et définitifs de ces dernières élections loin d’être parfaites. Mais il y a lieu de reconnaître aussi que la majorité de nos compatriotes avait compris qu’il s’agissait aussi du prix ultime à payer pour ce changement opéré, expression de la volonté du peuple qui en avait déjà assez.
Revenons à la question des sanctions et disons-nous vrai.
Si aujourd’hui, après analyse de certains dossiers par l’Union Européenne, deux anciens proches de l’Ex-Président de la République viennent de bénéficier de la levée des sanctions politiques ciblées qui pesaient sur eux, c’est en raison des avancées constatées et que, pour cela, les autres États, dont les USA, se sentiraient, à leur tour, interpellés pour mener de toute urgence leurs propres analyses amplement diagnostiquées, au cas par cas, pour réfléchir également sur les mesures pouvant conduire à certains allègements, voire-même à une levée progressive des sanctions.
Cette levée des sanctions, si jamais décidée, sera pédagogique et permettra à d’autres compatriotes de rectifier au mieux leur comportement pour un meilleur lendemain collectif surtout en ce moment où les élections locales se profilent à l’horizon et ont besoin de se servir des expériences autrefois vécues.
Toutefois, le fait pour les compatriotes de comprendre cette dynamique des choses pourra ainsi aider à réduire les conflits et à améliorer leurs relations et à renforcer la cohésion nationale que nous préconisons en liminaire comme thérapie des grands maux congolais.
Prenons donc le temps d’évaluer leur personnalité, de garder l’esprit ouvert afin de mieux comprendre et cerner la quintessence de toutes ces expériences vécues.
Si les mêmes États peuvent accepter les résultats de ces élections et sanctionner le organisateurs qui, malgré eux, avaient quand même pris l’option de lever l’équivoque en refusant de donner la prime au pouvoir en place, pourquoi ne pas y réfléchir en interne, développer un mécanisme solide de lutte contre la corruption, surtout en ce moment où le Chef de l’État se dit prêt à ne pas être disposé à fouiner dans le passé et de ne se focaliser que sur l’avenir ?
Nous devons, quand à ce, réfléchir sur l’impact de nos actions et non exiger à la fois une chose et son contraire comme c’est trop souvent le cas.
Nous devons comprendre le rôle des mesures administratives qui ont entachées les élections et, surtout, que ces mesures sont à la base de toutes les difficultés rencontrées qui tuent la relance économique et qui alimentent toujours malheureusement le panier des personnes qui versent dans la corruption.
Remy L. KASINDI, activiste des droits de l’homme